L'école de village pendant la Révolution

104 CHAPITRE V.

lecons de choses, en recommandant de leur donner les premières notions des objets naturels qui les environnaient, si on les exercçait à l’usage des nombres, des poids et des mesures, on ajoutait que la connaissance des droits et des devoirs de l’homme et du citoyen serait mise à leur portée par des exemples et par leur propre expérience‘.

Cependant les livres faisaient toujours défaut. Le comité d'instruction publique est invité «à les faire composer promptement. » En les attendant, Grégoire faisait décréter que la Déclaration des droits, la Constitution et les Annales du civisme formeraient les premiers ouvrages classiques. On voulut en susciter d’autres; on y parvint avec peine. « Je dois prévenir la Convention, disait Thibaudeau, que la plupart de ces ouvrages sont au-dessous de la médiocrité ; le comité est d’ailleurs obsédé de faiseurs de projets qui prétendent avoir trouvé la quadrature du cercle, le mouvement perpétuel et d’autres absurdités?. » Faute de mieux, il fallut bien se contenter de ceux qui furent présentés au corps législatif, et l’on se résigna à donner des prix de 2,500 fr. ou des indemnités de 1,500 fr. à des ouvrages comme le

1 Décret du 30 vendémiaire an 1. On ajoute, comme s’il tait utile d'inscrire une disposition de ce genre dans la loi : « On les rend souvent témoins des travaux champêtres et de ceux des ateliers ; ils y prennent part autant que leur âge le permet. » ? Réimpression du Moniteur, XIX, 293 et XXI, 151.