L'école de village pendant la Révolution

L'ENSEIGNEMENT ANTIRELIGIEUX. 103

de Toul ! ne pouvaient être isolés; mais ils ne furent pas réalisés immédiatement. Après les projets toujours ajournés des premières assemblées de la Révolution, la Convention fut saisie par le député Arbogast d’un programme de concours pour la composition des livres destinés aux écoles primaires. On ne se pressa point de les composer et de les répandre. Le 25 août 1793, une députation d’instituteurs et d'élèves vint défiler, selon l’usage de ce temps, dans l’enceinte de la Convention. On entendit alors « un des enfants demander qu’au lieu de les prêcher au nom d’un soi-disant Dieu, on les instruisit des principes de l'égalité, des droits de l’homme et de la Constitution. » Le Moniteur rapporte que la Convention, en entendant parier d’un soi-disant Dieu, manifesta son improbation par un mouvement d'indignation ; mais elle n’en renvoya pas moins la pétition de ces instituteurs et de ces enfants au comité d'instruction publique. Quelques mois plus tard elle réglait le programme des écoles primaires, et toute instruction religieuse en était bannie. On devait enseigner aux enfants à parler, à lire et à écrire la langue française ; leur faire connaître les traits de vertu qui honorent les hommes libres, les principaux évènements de la Révolution ; ainsi que la géographie abrégée de la France. Si l’on présageait le système actuel des

4 Arch. Parlementaires, NI, 2.