L'école de village pendant la Révolution
220 PIÈCES JUSTIFICATIVES.
de leurs élèves sont exactement les mêmes qu'ils étaient avant la révolution, à moins qu'on ne dise qu'ils ont dégénéré. Et en effet cette profession a été négligée, abandonnée; les anciens instituteurs, mal payés, contrariés par les parens des élèves et par la loi, ont adopté d'autres états, de manière que les instituteurs d'aujourd'hui en grande partie ne valent pas ceux de l'ancien régime. Ce n’est pas que leur moralité soit inférieure ; leurs principes sont même au dessus, puisqu'ils sont républicains ; mais ils enseignent suivant l'usage, jusqu'à ce que le gouvernement ait pris des mesures qui obligent les parents des élèves à se conformer au nouveau mode d'instruction, qui ne leur est que très imparfaitement connu. L'administraion centrale pourrait convoquer un jury, y appeler 3 à 4 instituteurs de chaque canton, faire imprimer les livres nouveaux, et à l'instar des écoles normales, leur donner à eux-mêmes les premiers documents.
&. AULNAY, (97 thermidor an vi).
.… Des instituteurs, je n'en connais point; ilexiste un maître d'école dans chacune de nos huit communes, qui n'ont d'autres talents que celui d'insinuer dans l'âme des jeunes enfants le venin de la superstition. Ces hommes sont vénérés par les pères et mères, etles choses sont au point sur cet objet que vouloir écarter les plus dangereux de ces prétendus maitres ou les engager à changer de principes, du moins envers leurs élèves, ce serait animer, aïgrir et peut-être exciter à la révolte des esprits d’ailleurs assez tranquilles::;