L'école de village pendant la Révolution
RAPPORTS SUR L'INSTRUCTION PRIMAIRE. 297 sont instituteurs. Par conséquent la génération qui s'élève sera ignare et superstilieuse. C’est un malheur que l’on éviterait en salariant ces magistrats de la morale publique.
12. Coczoïs, (5 thermidor an vr).
… Je vois avec peine qu'au lieu de sages instituteurs de la jeunesse, nous n’ayons encore que des recteurs d'école, piliers de lutrins, plus dévoués aux ordres des femmelettes qu'aux invitations des autorités constituées, et que les jeunes élèves des campagnes sucent encore le venin des préjugés.
13. Creney, (95 fructidor an vi).
Quant à l'éducation publique... je suis fâché de vous apprendre qu'elle est tout à fait négligée depuis la révolution. On n'aime pas la nouvelle manière d'enseigner, non plus que les livres élémentaires que le gouvernement veut voir entre les mains des élèves ; les parents, fanatisés par les prêtres et peut-être par les instituteurs eux-mêmes, ne veulent pas confier à ces derniers leurs enfanis, parce qu'ils craignent qu'on leur inspire des principes différents de ceux dans lesquels ils ont été élevés. J’ai à me plaindre surtout de l'instituteur de la commune de Luyères; outre qu’il fait les fonctions de ministre du culte dans cette commune, je suis instruit qu'il n’inspire pas à ses concitoÿens l'amour des institutions républicaines. Je ne lui crois pas d’ailleurs ni assez de moralité ni assez de talents pour exercer une fonction aussi éminente. Il