L'école de village pendant la Révolution

ÉTAT DE L'INSTRUCTION EN 1789, 27

clergé de Verdun et les habitants de la paroisse de Chavenay!, dans le bailliage de Nemours.

De pareils établissements eussent été moins nécessaires pour les maîtresses d'école. La plupart d’entre elles appartenaient à des ordres religieux qui leur faisaient donner une éducation professionnelle suffisante. Il y avait cependant des maïitresses laïques, qui avaient une sorte de caractère public lorsque la communauté traitait avec elles, et qui expliquaient sans contrôle les premiers éléments de l’instruction aux petites filles de leur voisinage. Depuis le moyen-âge, l'instruction des filles avait toujours été négligée. Elle le fut même systématiquement par des motifs tirés, le croiraiton, d’un souci extrême de leur moralité?. Au dixseptième siècle, sous l'influence d'une discipline plus rigoureuse, les évêques avaient proscrit les écoles où les filles et les garçons étaient recus en même temps, sans pouvoir les supprimer dans un grand nombre de localités. Mais de toutes parts, des ordres religieux s'étaient fondés pour l’instruction des filles. Est-il besoin de rappeler les sœurs de la charité établies par saint Vincent de Paul, et toutes les institutions pieuses créées dans

4 Arch. parlementaires, IV, 418, V, 533, VI, 198.

? Dans la Haute-Marne, une maitresse d’école, à Doulancourt (Fayet, Recherches. p. 15), ne voulait pas enseigner à écrire aux filles, « de peur qu'elles n'employassent leur savoir à écrire à leurs amants. »