L'école de village pendant la Révolution

LA CONVENTION ET LES INSTITUTEURS. 67

mères de famille s’ameutèrent autour de lui, en criant : « Nous n’en voulons pas, ils feraient de nos enfants des révolutionnaires {. » Il était vrai qu’on était alors après le 9 thermidor.

Les droits des pères de famille, proclamés à plusieurs reprises, n’en furent pas moins méconnus par la Convention. Elle déclara bien en principe, dans la loi du 27 brumaire an IT, que les institutears et les institutrices seraient nommés par le peuple, mais elle s’empressait d'ajouter que pendant la durée du gouvernement révolutionnaire, ils seraient élus par des jurys d'instruction dont les membres seraient désignés par les districts. La commission exécutive de l'instruction publique s'empressa d'annoncer aux districts leurs nouvelles prérogatives, dans les termes pompeux dont le langage officiel abusait alors. « Enfin, disait-elle en débutant, il est décidé que l’ignorance et la barbarie n'auront pas les triomphes qu’elles s'étaient promis ! Enfin, il est décidé que la république aura des écoles primaires. (On l’avait déjà décidé cinq fois.) Le plan d’instruction le plus vaste, qui ait jamais été adopté par les législateurs d’une grande nation, vient d’être décrélé par les législateurs de la France; et vous êtes appelés à son exécution. C’est vous qui devez nommer ceux qui nommeront les instituteurs et qui administreront les écoles. » Malheureusement,

4 Fayet, p. 161.