L'école de village pendant la Révolution

LES MAISONS D'ÉCOLE, 71

la même forme et aux mêmes conditions que les autres domaines de la république.» La Convention, lorsqu'elle édictait cette prescription insensée, visait les collèges et les universités ; elle atteignit même les petites écoles.

Les dotations avaient été nombreuses au dixhuitième siècle, surtout pour la création d'écoles de filles; la plupart de celles-ci avaient été établies dans les campagnes par les libéralités des seigneurs et des personnes pieuses, qui avaient appelé des sœurs pour soigner les malades et apprendre à lire aux petites filles. On devait aussi à de généreux donateurs des terres dont le revenu était employé à l'instruction des pauvres, des maisons destinées à loger les maîtres et à tenir les classes. Dans le seul diocèse de Langres, un relevé qui ne saurait être regardé comme complet porte à 80 maisons et à plus de 28,000 livres de rentes, les donations faites aux écoles avant la révolution ; le clergé en avait fourni plus de la moitié’. Là comme ailleurs, la plupart des terres furent vendues conformément à la loi?, et quoique celle-ci

1 Etat résumé des fondations pieuses. Fayet, p. 327-331.

? Dans l’Aube, la majorité des écoles de village ne possédait pas de biens fonds: on en vendit cependant à Braux, Boulage, Jasseines, Ormes, Saint-Léger-sous-Margerie, etc, — Dans l'arrondissement de Langres, une enquête faite en 1805 constata la vente dans 17 communes et la conservation dans 11; mais la majorité des communes interrogées ne répondit point. (Fayet, p. 334.)