L'école de village pendant la Révolution

78 CHAPITRE IV. ait excepté de la vente les bätiments dés collèges et des écoles, on vit un assez grand nombre de communes s’empresser de les aliéner!. Cetempressement paraîtraitaussi absurde qu’inexplicable, si l’on ne connaissait les embarras financiers dans lesquels les crises politiques et économiques jetèrent certaines municipalités. Pour les conjurer, les administrations communales recouraient à des expédients qu'aucun contrôle sérieux ne venait entraver. On vendit aussi des maisons que l’église, la fabrique, l’abbaye ou le prieuré fournissait à titre gracieux à l’école, parce qu’elles faisaient partie des biens de main-morte, dont la vente était obligatoire ?. D'un autre côté, la suppression du culte catholique mit les presbytères à la disposition des com-

4 Un instituteur de Recey-sur-Ource, en 1798, se plaignait de ce que l’on eût vendu le collège de ce bourg. — Dans le pays où je réside, écrivait-il, il y a plusieurs siècles que des générations futures (il a voulu dire passées), qui avaient à cœur l'instruction publique, donnèrent leurs biens à perpétuité pour subvenir aux frais de l'éducation. Le ci-devant collège qui a été adjugé dans les dernières soumissions n’aurait jamais dù, à ce que je pense, faire partie des domaines nationaux... (Archives nationales, A. F. IIT, 494.)

2 Fayet, p. 336. — On reconnut si bien les inconvénients de ces ventes qu'une des résolutions du conseil des Anciens, des 25 et 26 fructidor an y (11 et 12 septembre 1797), ordonna de « surseoir à la vente » de tous les édifices connus sous le nom de collèges, maisons d'école, etc., et des presbytères, jardins et bâtimens y attenant (J. Guillaume, Dictionnaire pédagogique, 17° p., p. 491).