L Occupation austro-bulgare en Serbie

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LA DÉNATIONALISATION 19

nales. De nombreux ouvrages patriotiques ou historiques ont été mis à l'index et saisis partout: où on a pu les trouver. On a raflé les recueils de poésies nationales parce que ces poésies glorifient le passé serbe, et des peines sévères ont atteint tous ceux qui n'avaient pas voulu livrer aux autorités les livres en leur possession. On a mis à l’index aussi les œuvres des poètes Branko Raditchévitch et Yovan Yovanovitch Zmaï, œuvres les plus populaires de toute la littérature serbe et qui avaient été librement répandues jusqu'alors parmi les Serbes d'Autriche-Hongrie eux-mêmes. Presque loutes ces œuvres avaient été même imprimées et publiées dans les villes de Hongrie méridionale, à Novi Sad et Karlovei qui sont les centres intellectuels des Serbes de Hongrie. Et après avoir laissé imprimer et répandre librement ces ouvrages pendant plus de cinquante ans, les autorités austrohongroises ont découvert, tout à coup, que ces poètes avaient exalté et glorifié Le passé serbe et aspiré à l'unité nationale. L'unité des Serbes dans l'indépendance est symbolisée sans doute chez Raditchévitch dans un poème où il nous cite les Serbes de toutes les provinces réunis dans un #Æolo ou danse nationale. C’est bien anodin, mais cela a suffi pour déterminer la confiscation de tous les volumes de ses poésies, qui par ailleurs sont surtout lyriques et sans allusions aux problèmes nationaux et politiques. Oui, mais Branko et Zmaï sont les deux meilleurs poètes, ayant écrit dans la langue