L'oeuvre sociale de la Révolution française

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k INTRODUCTION

Je ne veux pas dire que ce soit pour la conquête de l'égalité que l’on a fait la Révolution de 1789, étant aussi éloigné que possible de le penser. Les Cahiers de 1789 prouvent assez que ce que l'immense majorité du peuple français demandait, en 1789, c'était tout simplement des réformes législatives et des réformes administratives, une loi unique et plus claire, une justice plus rapide, plus impartiale el moins coûteuse, un impôt mieux réparti et levé d’une façon moins féroce, l’abolition des derniers droits féodaux, la suppression des douanes intérieures. En résumé, le peuple de 1789 était mal gouverné et demandait simplement à l'être mieux. Si le peuple, en 1800, a accepté si facilement le Consulat et, en 1804, l’Empire, c’est que c'était (moins la guerre) précisément ce qu'il avait demandé en 1789. Ce n’est donc pas pour la conquête de l'Égalité qu'on a fait la Révolution de 1789. Mais sous les pensées nettes qui se traduisent en réclamations précises et immédiates, se cache toujours une pensée sourde qui ne s'exprime point tout d’abord, mais qui se démèle peu à peu au cours des événements et que les événements, quand ils sont violents, aident à se démèêler et à venir au jour. Sous cette réclamation immédiate et sous ce besoin urgent : être mieux gouverné, se cachait et se remuait vaguement cette autre idée

plus profonde et qui, pour ne pas demander de

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