L'oeuvre sociale de la Révolution française
SUR LES IDÉES MAITRESSES DE LA RÉVOLUTION 5 satisfaction immédiate, n'en était pas moins forte, et forte comme l'explication même du mal dont on soulfrail : si nous sommes mal gouvernés, c’est qu'il y à des grands qui ont tout et des petits qui n'ont rien, — et inversement, la preuve que nous sommes mal gouvernés, c'est que tout est pour les grands etrien pour les petits ;— etcetteidée c'était l'idée de l'égalité en puissance et déjà en germe.
Cette idée, tout, absolument, en 1789, l’aidait à naître et aulant ce qui, en quelque sorte, la produisait que ce qui la contrariait et réprimait.
Quand on dit que si le peuple de 1789 fut avide d'égalité, c'est qu'il l'avait presque et que c’est là le phénomène connu des légères contraintes plus insupportables que l'oppression ‘absolue, on n'’erre point; et cela s'applique au xvin* siècle tout entier et à une partie du xvu°. Oui, il est vrai, comme l’a dit Chateaubriand avant tant d’autres, dont chacun passe pour l'avoir trouvé, que «la Révolution élait faite lorsqu'elle éclata »; que «le peuple métamorphosé en moine s'était réfugié dans les cloîtres (et dans le clergé séculier) et gouvernait la société par l’opinion religieuse; le peuple métamorphoséen collecteur et en banquier s'était réfugié dans la finance et gouvernait la société par l'argent; le peuple mélamorphosé en magistrat s'était réfugié dans les tribunaux et gouvernait la société par la loi» ; que «ce grand royaume de France, aristocrate