L'oeuvre sociale de la Révolution française

LE SOCIALISME ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 105

pas Les deux factions opposées qui venaient de se séparer. Tous les éléments conservateurs de la nation, considérant la Révolution comme terminée, S'attachèrent d'autant plus étroitement à la propriété qu'elle avait été plus menacée; ils la consacrèrent par des théories plus absolues que celles de l’ancien régime et proscrivirent plus soigneusement toutes les doctrines qui semblaient susceptibles de l'ébranler: le publie dévoué à l’économie orthodoxe des Say et des Bastiat était né.

Mais il demeurait des hommes que la Révolution avait profondément déçus et qui la regardaient comme inachevée, son œuvre ayant été confisquée au profit des riches. Une partie seulement des privilèges avaient été détruits. I] restait encore une féodalité à abattre. En face de l’économie politique des riches, quelques théoriciens en entrevoyaient une autre, d'où sortit Le premier socialisme français.

La Révolution, dont assurément l'œuvre sociale fut bonne, employa, on ne saurait trop le dire, des procédés désastreux. Sa marche irrégulière et violente suscita des haines et des résistances furieuses tout en allumant des espérances démesurées. Il était sans doute inévitable qu'après les questions civiles et politiques la question de la propriété vint à se poser. La Révolution la posa pour la première fois d'une manière si brusque et si redoutable qu'immé-

diatement la lutte des classes prit en France un