L'oeuvre sociale de la Révolution française
L'ARMÉE ET LA CONVENTION 245 soldat. Le civil est l'obligé du soldat qui le défend; mais ilnourrit, habille, équipe le soldat. En ce sens, celui-ci est son obligé, et l'égalité d'obligations, l'échange des services les unissent par lesliens d'une mutuelle reconnaissance. Les troupes s'intéressent aux débats de la Convention, et lorsqu'on prétend qu'elles ne se mêlent point à la vie politique de la nation, on ne tient pas compte des adresses venues des armées et qui s'étalent en tête du Procès-verbal de la Convention pour chaque séance. Les militaires ont applaudi à la Révolution du 31 mai, reçu la Constitution démocratique de 1793 «comme la manne céleste»; ils applaudissent à la chute d'Hébert, puis de Danton, et ils applaudiront au 9 thermidor. De mème, individuellement ou collectivement, ils exercent le droit de pélilion, témoignent en faveur de leurs chefs ou même de Représentants du peuple inculpés, et si l'on songe qu'ils ent théoriquement le droit d'élection des officiers, on comprendra, mais dans un sens fout autre que celui qu'on lui donne habituellement, la vérité de ce mol : que la République était alors dans les Camps.
El cependant jamais le pouvoir civil n'a été à la fois plus obéi et plus aimé de la force mililaire, tous dans l'armée se soumetlent au contrôle de la Convention et des Représentants du peuple, et ceux-ci
même, tout-puissants dans les camps, donnent