L'oeuvre sociale de la Révolution française
458 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
républicaine : entre officiers et élèves règnent les mêmes rapports de sympathie et de confiance qu'à l'armée entre supérieurs et inférieurs.
Lorsque le camp fut levé, le 2 brumaire an III, à l’entrée de la mauvaise saison, conformément au décret d'institution du 13 prairial, Guyton-Morvau constata que l’expérience avait réussi. Quels effets aurait-elle eus, pratiquée en grand? Quelle organisation la Convention aurait-elle donnée à l’armée, une fois la guerreterminée. Par quel régime auraiton entretenu chez les troupes, dans l'oisiveté relative de la paix, les vertus civiques et le désintéressement patriotique qui sont aussi nécessaires pour lutter contre les dégoûts d’une vie monotone et d’occupations fastidieuses que pour exalter les âmes à l'heure du péril? Les documents ne Le disent pas. La Convention elle-même ne le voyait pas encore très clairement, car c'étaient les circonstances qui lui inspiraient les solutions pratiques en harmonie avec les principes, et tant que la guerre n'était pas finie elle ne se posait point explicitement le problème du régime à établir pour l’armée démocratique en temps de paix.
Elle n'eut point le temps d'y songer davantage. Dans son discours du 8 thermidor, qu'il qualifiait lui-même de « testament redoutable aux oppres«seurs du peuple », Robespierre exprimait une fois de plus ses craintes sur le péril dont la liberté et le