L'oeuvre sociale de la Révolution française

86 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE galité inévitable. Mais il faut combattre l'inégalité actuelle, qui concentre tous les avantages SOCiaux sur les riches égoïstes au détriment des pauvres. L'égalité civile et politique la diminuera ; de plus, l'État assurera à tous les citoyens leur subsistance en leur procurant du travail, en secourant l'indigence, en maintenant les denrées à des prix convenables, en multipliant le nombre des propriélaires ; un impôt progressif sévère et des taxes supplémentaires mineront le luxe des riches, que l'on gènera par des lois sur les successions et peut-être par une limite que l’on imposera aux fortunes.

Tels sont les principes de Robespierre et de SaintJust. Ce dernier se montra plus hardi encore dans ses Institutions républicaines. Mais il ne faut y voir que des rêveries à la manière de Platon, la vision mal définie d’un état social futur problématique. À part quelques théoriciens isolés, les jacobins n’allèrent pas plus loin. Qu'on parcoure les discours à la Convention et aux clubs, les correspondances des représentants en mission, les journaux les plus ardents, tels que le Rougyff ou le journal de Prudhomme, ou celui de Jacques Roux, les traités théoriques, les brochures, les pamphlets, les pétitions, elc., on y trouvera des espérances plus ou moins égalitaires netlement manifestées, des recours fréquents à l'action de l'État; un esprit très démocra-