La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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détruit par la main des prêtres fanatiques et des instituteurs bulgares.

M. Kondakoff cite à titre d'exemple de ce vandalisme bulgare le sort qu'a subi le Monastère de Marko, une fondation élevée, après La mort du tsar Douchan, par le célèbre héros légendaire serbe, Kraliévitch Marko, fils du roi Voucachine. Regrettant les peintures disparues, M. Kondakof écrit :

Hélas! il n’y a plus ni fresques ni inscriptions... Tout a été barbouillé de peinture à l'huile. La laideur de cette peinture, imitant le marbre, répugne à la vue par sa coloration, surtout lorsqu'on se souvient que dans le passé tout était beau, agréable à l'œil et au goût; partout il y avait des colonnes de marbre; tous les détails apparaissent dans le plus pur style du xiv® siècle, l'époque la plus florissante de la Serbie au point de vue politique et intellectuel. Cette caricature du vieux monument suscite encore davantage le regret, lorsqu'on songe qu’elle a été inspirée par la haïne nourrie par l'élément ecclésiastique bulgare à l'égard des vestiges de l’ancienne civilisation serbe. Il paraît que la fresque des fondateurs, si admirablement conservée, a été détruite au nom du patriotisme bulgare, parce qu’elle rappelait trop la souveraineté serbe dans ces contrées! !

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La langue slave de la Macédoine, que les Bulgares présentent comme bulgare, ne saurait servir d’argument à leurs prétentions sur cette province. Pour approfondir la question, au point de vue philologique, le lecteur trouvera tous les éléments

4 La Macédoine, pp. 183, 184. Pour attirer davantage l'attention sur certains passages, nous les avons reproduits en italiques.

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