La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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Une des raisons principales qui ont guidé le général Ignatieff, pour inspirer au gouvernement serbe l'abandon de ses prétentions, provenait de ce que le nom serbe représentait dans la péninsule balkanique l’élément révolutionnaire, le peuple des Balkans ayant au x1v° siècle opposé la plus opiniâtre résistance à l'invasion turque et, au début du xx° siècle, proclamé le premier la révolution contre la suzeraineté ottomane, étant resté jusqu'au bout en lutte avec les Turcs.

Le Patriarcat a cherché avec raison, et conformément au droit canonique, à ce que les limites des éparchies bulgares fussent nettement déterminées et la Russie était sur ce point parfaitement d'accord avec lu. D'après le premier projet, qui a été également adopté par les Bulgares, le pouvoir ecclésiastique de l'Exarchat bulgare ne s’étendait sur aucune des éparchies de la Macédoine. En outre, la Porte, désirant trouver dans les Bulgares des alliés pour les luttes intestines des slaves et des Grecs dans les Balkans, a tenu à donner une solution précise à la question de délimitation de l'Exarchat bulgare. Les Bulgares y ont découvert le moyen d'élargir leur propagande et de la porter sur des territoires ethniquement étrangers, notamment dans les régions serbes.

Après d'interminables pourparlers, le 28 février/13 mars 1870, le Grand Vizir Ali Pacha délivra aux représentants du clergé bulgare un firman qui reconnaissait et réglementait l’église autonome