La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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rêls de la Serbie. Aussi le gouvernement serbe, en vue de protéger les droits nationaux serbes en Vieille Serbie et en Macédoine, a-t-il aussitôt établi ses prétenfions sur les territoires de l’ancien diocèse archiépiscopal d'Ochrida et du Patriarcat d'Ipek.

Cette démarche diplomatique a ému la Serbie d'autant plus que la commission mixte avait fait également entrer dans la composition de l’Exarchat bulgare les éparchies de Nich, de Kustendil, de Pirot, de Samokov, de Vélès qui, jusqu’en 1766, avaient fait partie du Patriarcat serbe d'Ipek.

Bien que cette action diplomatique du gouvernement serbe n’ait pas eu de suites, pour bien des raisons, et parce qu’elle manquait de fermeté, elle a nettement démontré le souci que la Serbie prenait des droits nationaux serbes en Vieille Serbie et en Macédoine. A cette époque, elle mettait déjà sa diploMatie en mouvement pour garantir ses intérêts.

D’après tout ce que nous savons de la situation politique d'alors, et d’après les dispositions des Turcs à l’égard des Serbes et des Grecs, on pouvait tout naturellement s'attendre à l’insuccès de cette démarche du gouvernement serbe. Disons de suite que cet insuccès fut dû en partie à l'ambassadeur de Russie à Constantinople, le comte Ignatieff, qui exerça une action sur le gouvernement serbe par l'entremise de l’agent diplomatique serbe à Constantinople, afin de lui faire abandonner la voie de la protestation, seul moyen de restreindre les difficultés pour la solution de cette question !