La correspondance de Marat
INTRODUCTION XT
« médecin d’Artois ». C'est: donc entre les années: 1782 et 1784 que Marat quitta cette charge. Mais un autre document, la lettre adressée au lieutenant de police en mars 1783, nous apprend qu’à cette date il l'occupaït encore. La lettre est en effet signée : « Marat, médecin des gardes-du-corps de Mgr le comte d’Artois. » Enfin, une indication tirée encore de la correspondance de Marat va nous permettre de préciser un peu plus la date à laquelle il abandonna le service du comte d'Artois. En juillet 1783, il écrit une lettre au cours de laquelle il fait remarquer qu’ « il a une charge à la cour de France » dont il pourrait être privé si l’on connaissait ses intentions de passer au service de l'Espagne. Cette charge, c'est évidemment celle de médecin des gardes d'Artois. On peut donc, en dernière analyse, conclure que ce fut dans la seconde partie de 1783, ou tout à fait au début de 1784, qu'il se décida à l’abandonner!, soit que ses craintes eussent été justifiées, et que les indiscrétions commises sur les pourparlers engagés avec la cour d'Espagne l’eussent obligé à ce départ, soit que sa confiance dans le succès de ces pourparlers l’eût
1. Il faut remarquer toutefois que le brevet du successeur de Marat à la charge de médecin des gardes du comte d'Artois est du 23 avril 1786 (V. Cnarzes VAter, Charlotte de Corday et les Girondins, t. Ier, p. cocxxxmi), ce qui laisse supposer que la place demeura vacante pendant deux années. On s'explique parfaitement, dans ces conditions, que le nom de Marat ait continué à figurer dans l’A/manach royal jusqu'à la nomination officielle de son successeur.