La correspondance de Marat
INTRODUCTION XIIL
qu'il ne put obtenir de la cour d'Espagne la place qu'il ambitionnait*.
Les cinq années qui suivent (1784-1788) ne sont représentées, dans la correspondance de Marat, que par des lettres à la fois peu nombreuses et peu importantes. Mais, avec la convocation des États-Généraux, nous entrons dans un monde nouveau. Le savant s’efface, il ne reparaîtra plus. Sa correspondance perd le caractère scientifique et personnel qu'elle a eu jusqu à ce moment; elle va devenir le reflet des événements politiques, qui vont s’y dérouler, avec leurs péripéties diverses, depuis le 27 juillet 1789 jusqu'au 5 juillet 1793.
Bien qu'elle n'embrasse que. quatre années, cette seconde partie de la correspondance de Marat est beaucoup plus riche que la première. C'est que l'auteur a pris soin lui-même de nous conserver les plus importants de ces documents, en les reproduisant dans ses feuilles. L'Ami du Peuple, le Journal de la République française, Le Publiciste de la République française contiennent une multitude de lettres adressées tantôt à un homme politique, tantôt à quelque correspondant particulier, tantôt encore aux Jacobins ou à la Convention. Mais ici surgit une difficulté presque insurmontable. Un certain nombre de lettres ne sont que des lettres ouvertes,
1. Le 15 juillet 1793, Roume de Saint-Laurent, alors détenu à la Conciergerie, écrivait à Danton : « J'avais obtenu pour Marat la place de directeur d’une Académie des Sciences à Madrid..….: cette place lui fut ravie par des manœuvres perfides de ses ennemis. »
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