La correspondance de Marat

INTRODUCTION XXI

point la surveillance des éditions de ses œuvres scientifiques. La lettre adressée à son éditeur Méquignon, le 28 février 1792, en fait foi. Quelques autres lettres, celle au citoyen Collet en mai 1793, celle à Audouin en juin 1793, nous montrent l’activité de Marat dans ce rôle d’ « œil du peuple t » dont il avait assumé la tâche dévorante. Dans cette longue série de lettres diverses, il n'y a point de lacune profonde. Les événements s’y succèdent ; quelques grands noms de la période révolutionnaire, Necker, Camille Desmoulins, La Fayette, Petion, y apparaissent avec éclat. On y peut trouver, surtout dans les lettres à Camille Desmoulins et à la Convention, quelques-unes des pages les plus brûlantes

Cannehan-Champagnac dans le no 10 du Journal de la République française (26 janvier 1793). Si l’on se reporte aux faits qui ont motivé la lettre et la réponse, on est bien obligé de convenir qu'à la date du 26 janvier Marat ne pouvait plus dire : « Je crois que Santerre se conduira à l'égard des cavaliers nationaux de manière à éviter tout reproche. » En effet, à cette date, Santerre avait déjà interdit aux gardes nationaux à cheval de s'assembler par compagnies, interdiction que Marat critique avec violence dans son n° 110 (29 janvier). Dès le 26 janvier, d'ailleurs, les cavaliers nationaux avaient formulé des plaintes très vives contre leur général. La réponse de Marat à Cannehan-Champagnac est certainement antérieure à ces faits, et comme la lettre est du 12 janvier, c'est vraisemblablement à cette date ou à celle du 13 qu’il faut placer la réponse. Ce qui confirme encore cette hypothèse, c’est que Marat dit aussi : « Dans quelques jours, je m’occuperai des braves cavaliers nationaux. » Or, c'est dans le n° 99, qui porte la date du 15 janvier, qu'il s'en occupe en effet.

1. Lettre aux représentants de la Commune de Paris (25 septembre 1789). . <