La correspondance de Marat

LA CORRESPONDANCE DE MARAT 259

Marat dans le n° 209 du Publiciste de la République française (jeudi 6 juin 1793). 4

Paris, le 3 juin 1193, l'en II de la République française.

Citoyens mes collègues *, sans cesser de respecter les motifs du projet de votre Comité de salut public, tendant à inviter les membres de la Convention qui ont été jusqu'iei la cause innocente ou coupable des divisions du sénat ef des dissensions désastreuses * des divers départements, je lai combattu avec force, parce qu'en ménageant à des accusés, peut-être trop criminels, l'honneur de donneë l'exemple d’un généreux dévouement au bien publie, il les rendait intéressants aux yeux de la nation, honneur qui doit être réservé à ces hommes * intacts qui se sont consacrés sans retenue * à la défense de la liberté, dont le cœur brûla toujours de l'amour sacré de la-patrie, et que les ennemis de: la Révolution ne cessèrent jamais de poursuivre comme des désorganisateurs, des anarchistes, des ambitieux, des hommes de sang, avides de meurtre ef de pillage.

Peut-être m'était-il permis à moi, le martyr éternel de la liberté, depuis trop longtemps déchiré par la calomnie, d’être jaloux de cet honneur. J'ai donc repoussé le projet de décret de votre comité, j'ai demandé l'arrestation des membres * dénoncés par les autorités constituées de Paris, et j'ai offert ma suspension pendant un terme déterminé. Impatient d'ouvrir les yeux de la nation abusée sur mon compte par tant de libellistes à gages, ne voulant plus être

1. Texte du Publiciste : « Citoyens collègues. »

2. Texte du Publiciste : « … et des désastres de divers... » 3. Texte du Publiciste : « … à ces citoyens. »

4. Texte du Publiciste : « … sans réserve. »

2

. Texte du Publiciste : « … des représentants. »