La crise balkanique (1912-1913)

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GUERRE TURCO-BALKANIQUE 117

Les puissances de la Triple-Entente envisageaient résolument le partage des provinces conquises entre les vainqueurs en conformité du principe des nalionalités et d'un Juste équilibre. Elles ne faisaient d'ailleurs que confirmer la proclamation des États balkaniques du 18 octobre 1912 : « Nous n abandonnerons pas un pouce des terriloires que nous allons conQuérir ».

Nous avons déjà dit qu'à Vienne et à Berlin jusqu'aux premières défaites turques, les sympathies ouvertement allaient à l'Empire ottoman; les journaux, les hommes politiques, se posaient en champions irréductibles du statu quo. La prise d'Uskub, la victoire de Kir-Kilissé, la retraite de Tchataldja, prolongèrent jusqu'ici leurs échos ; on tourna brusquement casaque et on se découvril, sans avoir le temps de prendre haleine une sympathie, un amour

sans limites pour ces « braves petits peuples des Bal-

. kans » (1). Du jour au lendemain on était prêt à

1. Voici un exemple typique : jusqu'au 18 octobre il ne fal-

: lait pour rien au monde toucher au s/glu quo ; aux premiers

jours de novembre M. Schiemann qui emprunte une bonne part de son autorité de publiciste aux très hautes relations qu'on lui connait, mettait en jeu lesort de Constantinople ; ilécrivait : « Nous tenons pour impossible que le prix de la victoire, Cons-

tantinople, s'ils le conquéräient puisse échapper aux Bulgares.