La crise balkanique (1912-1913)

116 LA CRISE BALKANIQUE

: premier accord des puissances produit un peu

“effet d’un archaïsme ».

M. Asquith exprimait la pensée de la Grande-Bretagne (Discours prononcé à Londres le 10 noyembre 1912 à l'issue d'un banquet offert au nouveau lordmaire)/lorsqu'il disait :

IT y a un point, je crois, sur lequel l'opinion générale de l'Europe est unanime, c’est que les vainqueurs ne seront pas dépouillés des fruits d’une victoire qui leur a coûté aussi cher ».

Si nous avions besoin de connaître encore des seniments que la Russie entretenait sous le coup des victoires remportées par les états slaves, voici comment le journal Rossya officieux, exprimäit, dès le 17 octobre rgr2 les sentiments du peuple et gouvernement russe : « Les sympathies de la Russie

sont encore du côté où elles ont toujours été, du côté

‘où les sollicite une communauté de croyance et d'ori-

gine ». M. Sazonoff adressait, le 2 novembre r9r2, une a circulaire aux ambassades russes dans laquelle il convenait : « la partie de la Turquie d'Europe conquise par les alliés doit, en vertu du droit d'occupation, être soumise à un partage amiable entre eux. C'est de cette manière seulement qu'on pourrait assurer une paix durable dans les Balkans » (r).

Voir le Livre Orange russe, 1913, no 40.