La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE TURCO-BALKANIQUE 125

bassin du Vardar, avec des tarifs douaniers protégeant particulièrement son commerce et son industrie » ou bien encore « un traité de commerce à long terme » qui assurerait entre les deux Etats « une amitié éternelle ». Il faut traduire tout ceci par le terme propre, l'Autriche demandait le « Zollverein » ; quand tout à l'heure nous parlions de « parrainage politique » nous en trouvons maintenant le sens: ce parrainage sera « une convention militaire qui viendra couronner l’œuvre économique ». L’Autriche voulait, en substance, revenir aux conventions de 1881 qui établissaient sur la Serbie du roi Milan un « protectorat » effectif de la monarchie. Ges propositions devaient être rejetées par le gouvernement du roi Pierre.

Au point de vue européen le conflit austro-serbe présentait de graves dangers. Toute attaque de la Double Monarchie contre le royaume slave ‘aurait immédiatement eu sa répercussion en Russie; le gouvernement du Tsar avait pu maîtriser le sentiment public en 1908 ; en 1913 une atteinte à l'existence même de la Serbie aurait trouvé, sur l'heure, une Russie en armes prête à la défendre. L'Autriche, pour donner plus de poids et de gravité à ses démarches, avait mobilisé une partie de son armée. La Russie répondait par des mesures similaires.

La guerre turco-balkanique, vue sous l'angle des