La crise balkanique (1912-1913)

GUERRE TURCO-BALKANIQUE ; 127

b) Qu'elles profitent de cet armistice pour inviter les belligérants à faire connaître leurs vues et‘pour mettre ces vues d'accord, s’il était nécessaire. |

La proposition était inacceptable, mais elle nous montre les ressources infinies de la subtilité ottomane. « Imposer » une armistice aux belligérants n’était-ce pas forcer l'Europe à se mettre d'accord sur la pohtique orientale ? — or cet accord était impossible, la Turquie le savait. Supposons un instant que les puissances aient acceplé la proposition de Kiamil-Pacha, supposons aussi, ce qui d’ailleurs est probable, que les alliés n'auraient pas convenu que des tiers, futce même les grandes puissances, vinssent s’interposer entre eux et leur ennemi avant qu'ils aient remporté tous les avantages dont ils se sentaient capables ; et voyons ce que «€ l’accord des puissances » serait devenu devant des décisions impérieuses à prendre. Pouyons-nous présumer la répercussion qu'aurait eu une intervention autrichienne en Serbie, ou bien un débarquement franco-anglais à Salonique et de la conséquence de ces événements sur les relations européennes, déjà tendues ? Probablement la guerre ; mais c'était précisément sur des querelles latentes et prétes à éclater que la Turquie, acculéeet vaincue, tablait

pour sauver, ce qui encore pouvail être sauvé de la

débâcle. Les puissances eurent la sagesse de se déro-