La crise balkanique (1912-1913)

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teuse, source de mécontentements pour toutes les parties en cause.

Les prétentions premières de l'Autriche incorporaient dans les limites de l’'Albanie : Monastir, Scutari, Ipek, Djakova, peut être même Prizrend, lanina.

C'était exorbitant ; Serbes, Grecs, Monténégrins se

voyaient injustement dépouillés du fruit de leurs vic-

toires.

Le 21 janvier 1913 la Serbie présentait à la conférence des ambassadeurs un memorandum exprimant les desiderata du royaume sur la fixation des frontières de la nouvelle province. Les Serbes n’élevaient aucune objection contre l’établissement d’une autonomie albanaise, mais 1ls demandaient avec force, qu'au moment de la fixation des frontières, leurs droits historiques fussent tenus en considération.

« Nous avons constaté que la nation serbe ne peut

sacrifier la terre sainte où se trouvent situés la plus

_ ancienne capitale du premier royaume serbe : Scu-

tari; la résidence du patriarcat serbe : Ipek:; le couvent Detchani et Djakova. Nous n'avons mentionné expressément ni Prizrend la capitale serbe du xrrr° siècle, ni Prilep la résidence du héros national Kralièvitch Marko puisque nous ne pouvons croire un seul moment qu'il se trouve quelqu'un pour ‘contester

notre droit sur ces villes. »