La crise balkanique (1912-1913)

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GUERRE TURCO-BALKANIQUE 153.

La Russie annonça qu'elle ne pouvait s’associer « en fait » à celte démonstration navale — le courant de sympathie en faveur des Monténégrins étail par

trop puissant dans l'Empire — elle s’associait « en

esprit » et donnait mandat à l'Angleterre et à la

France de la représenter. _L’Angleterre et la France décidèrent dans an haut esprit de conciliation d'envoyer des navires.

L’Allemagne, pour montrer qu’elle subissait, sans enthousiasme, la proposition autrichienne, envoyait un tout petit croiseur comme si elle avait voulu mesurer par là, le peu d'intérêt qu'elle portait au sort de cette ville.

L'Italie se trouvait dans une situation doublement embarassante : La maison de Savoie intimement apparentée à la famille royale monténégrine assistait avec déplaisir aux mesures de coercition qu’on allait prendre; d’autre part, en laissant l’Autriche régler seule avec le Monténégro le sort de Scutari, le problème adriatique, ne risquait-il pas de s'imposer tout à coupavec violence à la politique italienne(r)?

Etrange est parfois le sort des manifestations de

1. L’Autriche prenant pied à Scubari, l'Italie devaitriposter par un débarquement à Valona... qu'est-ce qu'il serait ailvenu de l'équilibre savant de la politique adriatique des deux puissances allées ? L'Italie envoya un bateau à Scutari.

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