"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

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CHAPITRE PREMIER,

Bibliothèque 1 , sa situation devint alors beaucoup moins brillante quion ne lui avait laissé espérer. Il fallut créer pour lui de nouveaux postes et le dispenser de se faire faire un costume de cour. . C’est lui qui raconte ainsi sa vie à Laybach, mais il se peut qu’il ait dû renoncer à la direction de la Bibliothèque pour une autre raison. La municipalité de Laybach n’avait pas cessé de protester contre sa nomination : on avait un bibliothécaire allemand 2 et Nodier ne comprenait pas les langues dans lesquelles était écrite la plus grande partie des livres de la Bibliothèque. D’après M. Matic, on voit que Nodier publia au Télégraphe officiel, du -11 avril au 20 juin 1813, quatre articles intitulés « Poésies illyriennes » ; il en fera M. Matic l’ignore deux feuilletons pour le Journal des Débats, dès son retour à Paris, c’est-à-dire quelques mois plus tard 3 . Dans le premier, il se plaint que l’étude de la poésie illyrienne soit trop négligée : « Pourquoi, dit-il, un homme instruit, spirituel et sensible ne s’occuperait-il pas de recueillir ces vieux monuments de la poésie illyrique et de les faire imprimer en corps? Ce serait

1 Nodier, Souvenirs et portraits : Fouché, p. 313. 2 P. Pisani, La Dalmatie de 1797 à -1845, Paris, 1893, p. 345. 3 Journal de l’Empire des 4 et 21 février 1814 (manque le quatrième article). Ces feuilletons, qui sont d’après M. Loger « spécimens d’ignorance naïve et de creuse phraséologie », sont réimprimés encore plusieurs fois, à savoir : 5’ dans les Mélanges de littérature et de critique par M. Charles Nodier, mis en ordre et publiés par Alexandre Barginet de Grenoble, Paris, 1820, t. 11, pp. 353-371 ; 4° dans les Annales romantiques pour l’année 1827-1828, pp. 112-118 (en partie) ; 5” sous la signature de M. « Ch. Nodier de l’Académie Françoise » dans le Dictionnaire de la conversation, art. « Illyrie » (Paris, 1836).; 8° dans le même Dictionnaire, t. XI de la deuxième édition (Paris, 1856). Cette dernière fois l’article fut abrégé.