"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

LA BALLADE POPULAIRE AVANT « LA GUZLA ».

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xix e siècle jusqu’à nos jours. Elle est très sensible chez les poètes et les peintres du noble et beau mouvement préraphaéliste, surtout chez Dante Gabriel Rossetti et Edward Burne-Jones 1 ; chez le « poète-typographe » William Morris, de même que chez les grands poètes de l’école irlandaise contemporaine : William Butler Yeats et Nora Hopper. I 3 LA BALLADE POPULAIRE EN ALLEMAGNE L’influence anglaise, qui avait commencé à se faire sentir en Allemagne vers le milieu du xvm e siècle, révéla aux Allemands le rôle que la chanson populaire pouvait jouer dans un renouvellement nécessaire à leur Muse épuisée par des pastiches continuels du français, ou séduite par les romances « g’ongoresques » de Gleim. Lorsque parurent les Fragments de Macpherson, ce fut, en Allemagne, une admiration quasi universelle pour la « noble et sauvage imagination » d’Ossian. Klopstock 2 ,Voss,Lerse célébrèrent «l’Écossais Ossian »,

1 Th. Watts-Dunton, Encyclopœdia Britannica, t. XX, p. 859. 2 Chose pour nous des plus intéressantes : dans son enthousiasme pour la poésie populaire, Klopstock s’efforça de seprocurer d'authentiques ballades « illyriques », bien avant Goethe et Herder, pour ne rien dire des « illyricisants » du xi.V siècle. Le 22 juillet 1768, il écrivit au jésuite viennois Michel Denis, qui traduisait Ossian en hexamètres allemands, pesants et monotones, et qui connaissait bien les « Illyriens » : « Sîe haben mir durchlhre Nachricht, dass nochillyrische Barden durch die Ueberlieferung existiren, eine solche Freude gemacht, dass ich ordentlich gewünseht halte, dass mir Ihr Ossian weniger getallen hâtte.um Sie bilten zu konnen, ihn liegen zu lassenund diese Barden zu übersetzen... Aber ich will auch einige Blumen aus Ihrem illyrischen Kranze inmeine Sammlung haben. » Bt il lui donna