"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

PROSPER MÉRIMÉE AVANT « LA GUZLA ».

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janvier 1826 H Ampère, d’autre part, quille la France le 6 août suivant et ne revoit ses amis qu’en novembre 1827, soit trois mois après la publication de la Guzla*. Comme Sainte-Beuve déclare expressément que la visite de Mérimée eut lieu avant cet événement, il en résulte qu’elle eut Heu entre les mois de janvier et août 1826. Toutefois, il nous semble que, dès 1822, Mérimée dut rencontrer Fauriel dans le salon de M me Clarke, rue Bonaparte, où il venait souvent « s’exercer à parler anglais » avec M lle Mary Clarke (plus tard M me Jules Mohl) ; Hauteur des Chants grecs était l’un des amis intimes de ces dames écossaises 3 . Il est possible, et même probable, que Mérimée lui fut présenté par son ami Ampère dont le père était également un habitué de la maison. On rencontrait, entre autres, chez M me Clarke, Augustin Thierry, le jeune Thiers fraîchement débarqué à Paris et, pendant un certain temps, M. le baron de Stendhal qui, pour ne pas reconnaître une sottise qu’il avait dite, s’entêta à n’y pas revenir. On avait dans ce salon des préoccupations de littérature et d’art, très liées à l’esprit le plus libéral ; d’après le biographe de Fauriel 4 , c’est dans ce milieu qu’il faut placer une anecdote d'histoire littéraire rapportée par Sainte-Beuve, intéressante pour qui veut mieux connaître les deux premiers maîtres de Mérimée : Chants-serbes, chants grecs, chants provençaux, romances espagnoles, moallàkas arabes, il [Fauriel] embrassait dans son affection et dans ses recherches tout cet ordre de productions premières et

1 J.-B. Galley, Claude Fàuriel, membre de l'institut, ■1772-IB4f, Saint-Étienne, 1909, p. 312. 8 A.-M. et J.-J. Ampère, Correspondance, t. I, passim. 3 K. O’Meara, Un Salon à Paris : lllohl et ses intimes, Paris, 1886, p. .51. . 4 J.-B. Galley, op. cil., p. 259. . . .