La Macédoine

gares. La biographie de Milutin, écrite par un contemporain de ces événements, l’archevèque Danilo, énumère aussi toutes les conquêtes de ce roi serbe en Macédoine ; mais là encore, pas un mot des Bulgares, D'autre part, l'archevêque serbe Nicodème raconte, vers l'an 1318, l'œuvre accomplie par le roi Milutin, « dans sa patrie », « en pays serbe », et donne quelques détails au sujet d'une Assemblée serbe à laquelle assistaient également les évêques et les abbés : parmi les évêques serbes, il y avait celui d'Uskub, et parmi les abbés, ceux de Tétovo, Gostivar, Nagoricino et UÜskub (r). Dans une inscription datant de l'an 1330, et qui se trouve au monastère de Lesnoyo, en Macédoine, il est dit que le successeur de Milutin, le roi Etienne Decanski, avait « reçu en hérilage le royaume, c'est-à-dire tous les pays serbes, tant au bord de la mer que sur les rives du Danube et dans la région d’Ovce Poljé. » (2) Le roi Etienne Decanski lui-même, dans la lettre patente délivrée au monastère de Decani, raconte, en relatant la campagne bulgare contre des Serbes en 1330, que l'empereur bulgare avait marché sur la Macédoine « pour s'emparer du pays serbe ». Dans l’appendice de son Code, l'empereur Dusan expose que l'empereur bulgare s'était dirigé sur « notre pays », « sur notre patrie » (3).

Nous avons vu que les Serbes, pendant le règne d'Etienne Dusan, s'étaient rendus maîtres de la Macédoine tout entière. Dans la lettre patente accordée en 1336 au monastère de Treskavac, près de Prilep, lettre où il s'intitule « Etienne, roi de tout le pays serbe et imaritime », Dusan raconte ayoir, « grâce à l’aide du Tout Puissant Seigneur Dieu et de sa Mère immaculée, ainsi qu'aux prières de ses aïeux, Saint-Siméon et SaintSava, conquis un grand nombre de villes qui se trouvaient auparavant au pouvoir des Grecs. » (4) Il ne dit

(1) L. Stoïanovitch : Les anciennes inscriptions serbes. N® 301-304. (2) Messager de la Société Serbe, vol. XVI, p. 34-35.

(3) St. Novakovitch: Le code d'Etienne Douchan, p.3.

(4) St. Novakowitch: Questions balkaniques, p. 290-293.

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