La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits

D'APRÈS LE REGISTRE-JOURNAL DU TEMPLE 13

étant composées de pièces de la plus haute importance. On y trouve les papiers de Pelletan, les papiers de Lasne, le certificat de Gagnié, ancien chef de bouche au Temple, la minute de la déclaration du décès de Louis XVII, un extrait de décès datant du jour même de la rédaction de l’acte (24 prairial), les ordonnances des médeeins soignant « l’enfant Capet », le procès-verbal d’autopsie, la déclaration de Damont, un grand nombre d'actes en originaux ou en « copies conformes », etc. La critique la plus sûre a présidé au choix et au classement de ces documents. Ils sont tous accablants contre la thèse évasionniste et survivantiste.

Si donc la Chancellerie de France a jugé bon de placer dans ce dossier magistral la copie des procès-verbaux rédigés au Temple le jour et le lendemain de la mort de l’enfant-roi, c’est qu'elle jugeait cette copie digne de foi’. Cette première considération n’est pas négligeable.

Mais, pour faire plaisir aux ergoteurs, on peut la négliger. Examinons donc le document lui-même.

‘ Le texte couvre sept pages de deux feuilles doubles brochées, de fort papier ministre, vergé, teinte bleuâtre, mesurant 305 millimètres sur 200. C'est la pièce K de la troisième liasse. Or, il est aisé de remarquer que la pièce I et la pièce L, c’est-à-dire la précédente et la suivante, mesurent précisément 305 millimètres sur 200 et sont écrites sur un fort papier vergé, de teinte bleuâtre. Mieux encore : les filigranes sont les mêmes. Chaque feuille double de l'extrait en question porte, dans l'épaisseur du papier, deux marques : une sur la partie gauche, une sur la partie droite; et ces deux marques se retrouvent, l’une dans la pièce I qui se compose d’une feuille simple, l’autre dans la pièce L qui se com-

mention : Ministère de l'Intérieur. Mais elles proviennent du cabinet de Pasquier, qui eut les sceaux le 8 juillet 1815 et le 19 janvier 1817, car les pièces sont en grand nombre paraphées « Pasquier » ou se composent de lettres à lui adressées. Bref, après avoir ou non voyagé, tout cela finit par se grouper à la Justice. C'est encore le Ministère de la Justice qui réclama en 1826 une des liasses (celle précisément à laquelle appartient notre document) au Ministère de la Police générale, croyant la lui avoir communiquée en octobre 1817. Nous savons même qu'on ne put la retrouver là le 45 mars 1826 (Archives nationales, F7 6808, 1496, f° 56), à moins, dit la note, qu’elle n'ait été « retenue au cabinet du ministre ». Mais nous savons aussi, et pour cause, que cette liasse réintégra l’ensemble du dossier et passa, comme tout ce dossier, dans les cartons de la Chancellerie, habituel dépôt des pièces relatives à l’état civil de la Maison de France. Car il s’agit bien ici d'un dossier d'état civil, ou, si l’on préfère, de pièces justificatives d'état civil.

4 La pièce, comme toutes celles du dossier, porte le timbre : « Chancellerie de France, Archives, »