La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits

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16 LA MORT DE LOUIS XVII

rations de 1817 et dans une copie, faite par lui, du procès-verbal d’autopsie’', on trouve des minuscules à tous les alinéas, sauf à ceux qui commencent par la lettre L. Il a les mêmes B, P, T, D, f, j, s, les mêmes chiffres que le copiste des procès-verbaux. En un mot, il est identique à celui-ci, il est lui. (Aussi le scribe du Temple écorchait-il à peu près tous les noms propres, ceux de Gomin, de Darlot, de Pelletan?, etc., ne respectant guère, d'une façon constante, que celui de Damont, qu'il était payé pour connaître.) Et si, en 1817, l’ancien commissaire écrit d’une plume un peu plus fine et plus alerte qu'en 1795, — d’ailleurs sur du papier moins rugueux, — le fond de l'écriture reste le même, malgré la distance de vingt-deux années. Sa manière d'écrire ‘« Damont » n’a littéralement pas changé.

Mais Damont n’a passé au Temple que les journées du 20, du 21 et du 22 prairial. La copie que nous avons produite est donc de l'heure même et faite au cours même des événements. Nous pouvons y suivre en toute sécurité d'esprit, et heure par heure, presque minute par minute, toutes les péripéties de l’horrible drame arrivé à son dernier acte.

La Chancellerie de France connaissait donc bien la valeur de sa proie.

Faut-il, en effet, une dernière clarté? La voici. Dans sa déclaration de 1817, Damont disait :

Au retour de la famille des Bourbons, je fut solicité de présenter les cheveux que je gardoit depuis vingt-deux ans # à Madame la duchesse d'Angoulème. Introduit par le capitaine des gardes du corps chez elle, où j'étoit attendu, le chambellant nous annonce qu’elle venoit d’être prevenue, et de passer chez le Roï pour entendre la messe, cela fit manquer l’entrevu que je devoit avoir avec elle, on m'ajournat a quelques jours, pendant lequel temp on apris l'entrée de Bonnaparte sur les terres de France, ce qui occationnat l'éloignement de la cour, et qui changea la marche de toutes les affaires.

J'avoit trois ou quatre pages d’ecriture que j'avoit fait * au temple, pour noter tout ce qui si étoit passé pendant mon séjour, que j'ai remis au Capitaine des gardes, ainsi que d'autre papiers, et qui ne m'ont jamais été rendus ÿ.

! Archives Nationales, F7 6808, dossier 1496, fo 23.

2 On trouve dans l'extrait : Jean roi, Piltant, Pelletan, Pèlletant, Pelletant, Peletant, du Mangin et dumangin, Gautier et Guthier, Gonin et Gomin, Darlot et D'arlot, ete., — mais toujours Damont.

3 II n’y en avait encore que dix-neuf en 1814.

4 Ce mot fait est omis dans la copie de BB? 964.

5 Dans sa déposition orale, en date du 16 août 1817, Damont a raconté, de même, « qu'il avait été introduit par M. de Murinais chez M. le duc d'Avaray, quelques jours avant le 20 mars 1815 et qu'il en avait été par-

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