La municipalité d'Angers
En
Le 2 mai, les commissaires municipaux reviennent pour faire le récolement de linventaire et chercher les clefs. Cinq moines refusent les clefs, protestant toujours contre la décision de la mairie. Les onze autres se déclarent prêts à évacuer sur-le-champ le monastère. Le procureur de la commune prononce alors un réquisitoire contre le prieur, qui refuse les clefs; on brisera, on fracturera les portes, etc. Il annonce qu’il reviendra le lendemain et apposera les scellés sur tous les appartements. É
Arrive le 3 mai; c’est le dernier jour de l’abbaye. Les commissaires de la municipalité se présentent et supplient qu’on leur donne les clefs. Les cinq opposants de la veille gardent la même attitude, protestent jusqu’à la fin et ne cèdent qu’à la force; ils sont expulsés de leur maisons conventuelle et refusent de signer le procèsverbal. Les onze autres Bénédictins sortent d’euxmêmes, après avoir apposé leur signature au procès-verbal qui fermait à tout-jamais l’antique abbaye de SaintAubin d'Angers.
Nous devons dire que l’accord n’était pas unanime parmi les membres de la municipalité au sujet de Pexpulsion illégale des Bénédictins de Saint-Aubin ; le 4 mai, trois officiers municipaux démissionnèrent : MM. Gastineau et Martineau, professeurs à la Faculté de Droit, et Benoît, avocat.
IV. — Les électeurs des 99 cantons du département de Maine-et-Loire se réunirent dans l’ancienne église abbatiale de Saint-Aubin le 10 mai, et leur dernière séance n'eut lieu que le 28 du même mois. Le maire, les officiers municipaux et les notables de la ville d'Angers se présentèrent, le 13 mai, à la barre de l’Assemblée électorale. Voici le discours prononcé par le maire en cette circonstance : « Nous venons, au nom de tous nos concitoyens, offrir à l’auguste assemblée des électeurs