La municipalité d'Angers
Le mate
de se rendre sur la place. — A la vue de la troupe en bon ordre, des sabres nus, des chevaux au galop, tout fuit, tout se disperse. Un des chefs de l’émeute, ouvrier de carrière, est arrêté, et le désordre finit. Un grand exemple paraissait nécessaire; le tribunal s’ässemble, on travaille sur l’heure au jugement dü prisonnier; en trois heures : les témoins sont entendus, récolés et confrontés, l’accusé est interrogé; il va être jugé. Mais le peuple fermente; Palarme est donnée dans les basses rues, des émissaires courent aux faubourgs, parcourent les campagnes, instruisent les perreyeurs du danger de leur camarade. La place se remplit de monde, et lorsque le prisonnier est amené de la prison au palais, pour y subir son dermer interrogatoire, ‘il est dérobé à son escorte.
« Le trouble paraissait apaisé. Le dimanche E, le département inquiet invite tous les citoyens à se réunir dans leurs sections et à nommer des commissaires chargés de présenter leurs sujets de plaintes, s’ils en ont. Les assemblées se forment, et pendant qu’on délibère les esprits mécontents fomentent une sédition : on insulte les cavaliers; ceux-ci, contents de se défendre, se retirent aux casernes. M. le Maire se multiplie, il parcourt les rues, le port, les faubourgs; il invite tout le monde à la paix; il rappelle au peuple ses devoirs, ses serments et le conjure d’être tranquille. La nuit s’écoule, et l’ordre est observé.
« Le lundi 6, jour proscrit, pendant que le département assemblé écoute lés commissaires, et dont le résultat est une diminution du pain, le peuple s’attroupe. Huit à neuf cents perreyeurs et mauvais patriotes, armés de fusils, de brocs, de faulx, de piques, de pioches, de pieux et de fourches, arrivent, se rangent en bataille dans toute la longueur du mail. On court aux armes, le régiment est à cheval, les vrais patriotes volent au secours de la ville et se réunissent au régiment. M. le Maire,