La patrie Serbe

+ Re LA PATRIE SERBE 13 js avaient aussi en face de leur souvenir les images de leurs villages écroulés, de leurs fermes incendiées, de leurs récoltes dévastées el surtout deleurs parents, de leurs amis qu’on avait pendus, brûlés, massacrés et dont on avait jeté les corps calcinés, les lambeaux sanglants au vent gémissant. Avant la guerre mondiale, la Serbie était un pays charmant. C'était principalement une nation

_de paysans réunis autour du chef dans la zadrouga familiale. Les habitants du royaume de Pierre I°’, si différents de ceux de nos Elats occidentaux, r'aidis par la morgue et les préjugés, ignoraient les castes sociales et côtaient un homme d'après sa valeur personnelle.

Sur les «polié », les grandes p'aines élevées par la distance vers les hautes chaines montagneuses, les riches cultures de blé, de maïs, met taient leurs ors clairs ou bruns. Durant l'été les petits bœuis aux robes dures tiraient lentement Les chars d’où débordaient les épis. Quand venaient les soirées d'hiver, les paysans, assemblés près de l'âtre, écoutaient le récit de quelque poème célébrant la bravoure des haidouks et de cet étonnant Marko qui dort en attendant Ja délivrance de la grande Yougoslavie. Geinturées de bois de pruniers, de jolies cités plongeaient dans le ciel la päleur de leurs silhouettes élancées. Les ombres violettes que le crépuscule mettait partout ressemblaient

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