La patrie Serbe

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LA PATRIE SERBE _ 193

se trouyerent en place pour recevoir le premier choc, ilsne purent que reculer en attendant l'arrivée de larmée serbe. î È

Fiers d'avoir forcéles vieux territoriaux de la dernière défense à se replier, les Autrichiens ayancèrent lentement. Ils vont toujours lentement, sauf dans les paniques; notre histoire de France nous à appris cela. Loin de nous pourtant l’insinuation d'un manque de bravoure à leur reprocher, ils manquent seulement d’épergie et de mordant Au sujet du courage militaire, qu il soït permis d'ouvrir une parenthèse. Dans l’affolement du come. bat, les circonstances peuvent faire du même homme le dernier des poltrons ou le plus grand des héros. L'épaisseur d’un cheveu sépare souvent la làcheté de l'héroïsme. Dominé par son impressionnabilité, le soldat se trouve à la merci d'une sensation nerveuse. Un homme qui, quelques minutes auparavant, aurait contribué par un fait d'armes éclatant au gain d’une bataille, peut, le quartd'heure suivant, occasionner une débandade. Dans ce cas comme dans tous les cas auxquels est soumis notre pauvre être sensible, il ne faut pas porter d'implacables jugements:

La colonne autrichienne vénue du Nord-Est s'empara de Chabatz, à peine gardée; la ville ne fut pas défendue et la poignée de soldats serbes qui s’y trouvait lévacua. Cette colonne rejoignit cellé qui montait la vallée de L'Yadar et la Maichva fut serrée dans un étau.

L'Autriche, qui se glorilie d'avoir l'esprit religieux, imagina l'expédition de punition; cette invention produif nouveau de notre époque était destinée à tuer le plus de Serbes possible. L'Autriche se persuadait que d’une seule bouchée elle avalerait l'armée serbe affaiblie parles campagnes 1942-1915, et qu'elle enyahirait la Serbie sans difliculté. Invoquant une fois de plus ce

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