La patrie Serbe

200 5 LA PATRIE SERBE

leur avaient été nécessaires pour conquérir un aussi mince espace de pays. :

Nous n'avons pas assez vu. en France, l'effort puissant que fournirent nos alliés au moment de ces cruelles attaques. Nous haletions d'angoisse en comprenant lentement, malgré les réticences, le désastre de Charleroi. La formidable bataille de la Marne, les hécatomhes de l'Yser nous absorbaient et nous nous occupions à peine de nos vaillants amis. Nous ne saisissions ni leur ténacité, ni la somme terrible de peines qu'ils supportaient glorieusement. Oubliant un pays petit par son étendue mais gigantesque par son héroïsme; noustournions notre espoir vers la Russie... La bataille du Tser livrée à la même époque que celle de Charleroi demeure presque inconnue pour nous. Nous croyions que la France allait mourir, nos àmes allaient vers ses défenseurs aimés ef meurtris. La bataille faisait pareillement rage sur les rives du Danube et sur les rives de l'Ourcq, de Ja Marne, de l'Aisne. de 1 Yser. Nos amis serbes, durent, eux aussi, commencer une retraite quise termina comme la nôtre par une victoire miraculeuse. Plus heureux que nous, à ce moment-là, leur poursuite obligea l'ennemi à repasser au delà de ses frontières.

Derrière Parmée serbe forcée à une retraite vers le cœur du pays, arrivaient les Autrichiens. Ils arrivaient lentement et n'entrèrent à Valievo que le 14 noyembre. De Valievo à Kroupagne il y a environ 45 kilomètres ; les Autrichiens! avaient occupé Kroupagne le 6 novembre. Ce détail montre que l'armée serbe était loin de la débâcle annoncée à Vienne, elle fournissait une belle retraite stratégique coupée de fréquentes contreallaques, presque toujours heureuses pour elle. Quelques bataillons autrichiens qui avaient choisi une autre route pour passer par la Morava et tomber sur le dos des