La patrie Serbe

292 LA PATRIE SERBE

apocalyptiques semblaient regarder avec pitié les soldats en retraite ; ils sesouvenaient, ces rochers impassibles, que, deux ans auparavant, ils avaient vu la glorieuse armée serbe chasser les antiques oppresseurs; ils se rappelaient aussi avoir été caressés par le flottement des drapeaux accrochés à leurs pointes, pour annoncer da délivrance de la Macédoine. De nombreuses caravanes d'errants, Vaincues par l'épuisement stationnaient sur les interminableslacets. Les rafales de neige et de pluie aveuglaient, et la nuit était effrayante dans le mystère desmontagnes hantées parles « vilas).

Les alliés opéraient dans les environs de Prilep, mais les Bulgares ayançaient. Les bataillons serbes, en se répliant, livraient de furieux combats ; l'espoir d’un

- secours apporté par de grandes forces russes, qu'on disait prêtes à attaquer la Bulgarie, leur donnait un redoublement d'énergie. Cette illusion dura'peu. Manquant de canons,ne pouvant seravitaillerni en hommes, ni en munitions sous la pression d'une brusque attaque, les Serbes durent abandonner la chaîne de la Babouna, Le dernier espoir de victoire fut perdu. Les Français dans la vallée du Vardar reçurent l’ordre de retourner sur leurs pas. Maîtres de la Babouna, les ennemis pénétrèrent à Prilep et de là 6e répandirent dans la grande plaine de Monastir. Les unités serbes reculaient en luttant toujours. Quand les Bulgares franchirent les cols de la Babouna et redescendirent les versants méridionaux, les populations entières des villages environnants partirent entoute célérité.Les rigueurs hivernales sévirent avec une violence constamment accrue.

Sous les ordres du colonel Vassitch, héros qui commandait à d'autres héros, les Serbes voulurent disputer la capitale de la Macédoine aux Bulgares. On espérait un secours veuu du côté de la Grèce ; une fois de plus