La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 87

bruits ont pénétré dans le Conseil général de la Commune et dans les sections de Paris. Votre commission, dans ces moments de crise et de soupçons, croit devoir vous remettre la mission dont vous l'avez chargée, surtout quand il ny a pas d’imprudence à le faire. »

Cambon répond à Vergniaud : « Messieurs les membres de la commission vous disent : On nous a calomniés à la Commune et dans les sections, nous ne pouvons plus être utiles à la patrie. Eh! Messieurs! Ne voyez-vous pas qu'on veut discréditer, qu'on veut perdre les vrais amis de la liberté? IL est temps de nous élever à la hauteur des circonstances. Il est temps que nous sortions de cette insouciance et de cette réserve qui compromet chaque jour la chose publique. Il est temps que nous disions si nous voulons maintenir la dignité dont le peuple français nous a revêtus, ou si nous céderons l'empire, la souveraineté, à la Commune. Si tous les Français doivent subir ses lois, ayons le courage de nous soumettre, portons, comme ‘on faisait à Rome, la tète sous le billot, nous l’aurons mérité! Mais s’il vit encore en nos âmes, le sentiment impérieux de nos devoirs. élevonsnous plus hautement encore contre les attentats dont on ‘voudrait se rendre coupables. On accuse, on calomnie les membres de votre commission, des hommes dont le zèle et les travaux ont justifié votre confiance. Au nom de la liberté et de l'indépendance nationale, n’acceptons pas leur démission. Ils vous disent, ces membres, qu'ils défendront toujours les intérêts de leurs commettants à cette tribune. Non, messieurs, si vous cédez au calomniateur qui les poursuit dans la commission, il les suivra à la tribune, et alors, que deviendra la représentation, la liberté, l'égalité? Je frémis sur le sort de ma Patrie! Déjà j'entends parler autour de nous de protectorat, de dictature, de triumoirs.… Ils se trompent, cependant, ceux qui pensent arriver à ce comble de malheur pour la France. Si Paris devenait la proie de ces hommes, si ces méprisables calomniateurs devenaient, par