La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 115

« Voici l’allocution que Santerre a adressée aux tribunes, dans le Conseil général : « Ne sentez-vous pas que si, pour poursuivre un citoyen, il vous suffit d'entendre dire qu'il a crié : Vive le Roi! ou tenu quelques autres propos inciviques, vous deviendrez à tout moment des instruments de haine et de vengeance personnelle, des scélérats. Vos ennemis, déquisés sous l'habit du pauvre pour paraître patriotes, vous donneront de lâches conseils. » — Le vrai pauvre n’en peut pas donner, c'est convenu. — « Le désordre sera sans terme. » (Applaudissements.) |

Santerre oublié en parlant qu’il dispose de 60 000 hommes, ou de 40 000 à tout le moins, dont il ne fait rien, et surtout dont il n’a rien fait.

La municipalité de Paris envoie à l’Assemblée une dépêche de Billaud-Varenne, l’un de ses commissaires aux armées (commissaires à elle, commune). — 11 me semble qu’il y a quelque air d’insolente condescendance dans cette communication. D'après ce qu’il a vu et qu'il raconte, Billaud s’écrie : « Je vous demande si nous ne marchons pas à la victoire! » Il vient d'apprendre à Château-Thierry que les ennemis étaient bloqués (que veut-il dire?). Il s'approche du camp de Dumouriez plein de confiance. Il n’a d'autre sentiment que l'espoir d'assister à l'extermination des tyrans. Il finit en recommandant à ses amis de veiller sur les machinations de l'intrigue, « cent fois plus redoutable que toute l'artillerie des Prussiens ».

Une députation de la section des Lombards se présente. L'orateur proteste contre les tyrans : « En dépit des tyrans, vous resterez, nous resterons tous libres. Le peuple a porté une vengeance terrible, mais juste, mais nécessaire sur la tête des conspirateurs. — Mais des agitateurs secrets se cachent au milieu de nous sous le manteau du patriotisme... Nous veillons; nous chercherons et découvrirons les scélérats qui égarent le peuple, proscrivent les citoyens etles propriétés,