La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

116 LA PREMIÈRE COMMUNA RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

fomentent le brigandage, entretiennent l’anarchie et mürissent la guerre civile; nous les livrerons à la loi et son glaive vengera les citoyens et la liberté. Un germe de division alimente cette fureur de certains hommes qui parlent sans cesse de la liberté et la violent sans cesse, qui exposent le peuple à la calomnie. Législateurs, anéantissez ce germe de division... Ces pétitions connues sous le nom des 20 000 et des 8 000... »

._ Lequinio, Choudieu, Henry-Larivière, Brissot, appuient également le vœu des pétitionnaires. Ainsi voilà des montagnards, Lequinio, Choudieu, qui, pour le moment, sur ce sujet des pétitionnaires, parlent et votent comme les Girondins, comme les modérés de l’Assemblée! Choudieu prend deux fois la parole et présente un projet de décret. Brissot en présente un autre qui est adopté. L'Assemblée décrète : « Que l'original de la pétition contre le camp, dite des 8 000 et celui de la pétition des 20 000 hommes seront brülés. Elle invite les citoyens qui auraient des listes imprimées à les anéantir, et déclare ennemis de l’union fraternelle, qui doit régner désormais entre tous les Français, ceux qui voudraient donner quelque effet à ces pétitions. »

Du haut de la tribune nationale la qualification d’ennemis de l’union tombe ainsi d’aplomb sur le Conseil général de la Commune, sur la majorité des Jacobins et des Cordeliers, et particulièrement sur Marat, sur Robespierre, qui se sont assez souvent prononcés pour l’ostracisme électoral des pétitionnaires.

Au reste ce qui, à cette date, émeut en faveur des pétitionnaires un grand nombre de personnes de toute opinion, et en dépit des opinions très avancées qu'elles peuvent avoir (comme Choudieu et Lequinio), c’est que ces malheureux pétitionnaires n'étaient pas seulement menacés d'être privés de leurs droits électoraux! Il y avait des gens en assez grand nombre qui parlaient de les priver du droit même de vivre... On venait de massacrer à Paris, on allait massacrer