La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 425

en majorité des sentiments excellents. Il n’approuve pas qu’on tue ni qu'on pille. Il a juré avec entrain le respect des personnes et des propriétés.

Il n’est pas du tout sûr, en revanche, que les gens qui composent en général les comités de surveillance, lesquels sont en somme la tête et le bras de chaque section, n’aient pas, en beaucoup de sections, pensé et agi contrairement à leur section, et trahi leurs commettants.

Et ce peuple des sections, vu par un autre aspect, est une armée, il est la garde nationale de Paris, 60000 hommes peut-être, en tout cas 40 000 hommes. Si on laisse de côté les agents de police et les gendarmes départementaux, il n’y a à Paris d'autre force que cette armée populaire; aucune troupe régulière n’y est présente.

Ce peuple de soldats citoyens s’est montré dans les rues, sur les places, le long de la Seine, aux barrières de Paris, même dans les communes voisines: on ne l’a vu nulle part mettre ses baïonnettes entre les massacreurs et leurs victimes. C'est là encore une chose bien étonnante, quand on la rapproche de l'accueil fait aux députés les 3 et 4 septembre dans les sections. Comment se l’expliquer? — Relevons d’abord une circonstance certaine et considérable : ce peuple de soldats citoyens n’a pas été commandé. Son grand chef Santerre ne parle pas, ne donne aucun ordre; s’il se montre quelque part, c’est aux barrières et autour du Temple. Il est si affairé là qu'il ne paraît pas avoir le temps de s’aboucher directement avec son maire; ils s’entretiennent par lettres, comme nous le verrons tout à l’heure. Le grand chef ne parlant pas, la cascade obligatoire d'ordres descendant du grand chef aux commandants de bataillons et de ceux-ci aux capitaines fait totalement défaut.

Pour agir, il faudrait qu’un gradé quelconque prit sur lui de faire ce que le supérieur ne veut pas faire et probablement veut même qu'on ne fasse pas. C’est done là une responsabilité à prendre, et dans le temps où nous sommes, il est