La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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la Commune furent, cela va de soi, choisis à la Commune; ils ne furent pas désignés par le Conseil général, mais par des membres importants tels qu'Hébert, par exemple. Toutelois le principal auteur de ces choix fut Danton. Il s'en est vanté plusieurs fois, et notamment dans son procès. Il s’est vanté également d’avoir à lui seul fait les choix officiellement attribués au conseil du Pouvoir exécutif provisoire. On pourrait douter sur ce point de la véracité de Danton, qui fut toujours un peu vantard; mais ici on peut le croire, les assertions et les explications de ses ennemis, les Roland, se trouvant d'accord avec ses affirmations.

Les commissaires de la Commune $e firent commissionner également par le Pouvoir exécutif. Ils reçurent de lui, comme leurs collègues, des instructions qui, rédigées par Roland, étaient absolument irréprochables. Seulement, avec cette pièce ostensible, ils emportèrent secrètement une lettre circulaire inspirée par Marat, signée par les membres du Comité de surveillance de la Commune. C'était une pièce effroyable : disons pour le moment qu’elle engageait les Français à ne faire compte que d’une seule autorité, celle de la Commune de Paris, et à imiter les massacres de Paris. Nous donnerons la pièce même, à la séance où Vergniaud la lira du haut de la tribune.

Porté dans les provinces par le bruit public, l'exemple des massacres de Paris aurait très probablement agi par lui-même d’une façon plus ou moins fâcheuse, car, grâce à trois années antérieures de troubles et d’émeutes, le milieu, où cetexemple allait se répandre, n’était que trop bien préparé pour l’imitation; mais la conduite de la Commune aggrava les choses. A la sollicitation confuse des événements, la Commune ajouta la sollicitation expresse de ses missionnaires.

Il y eut sans doute en France, sitôt après septembre, des