La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 137

Quelques officiers de cavalerie se trouvaient détenus à Lyon par ordre du général prince de Hesse. Ils étaient accusés à tort d’avoir eu dessein d’émigrer. Un officier de ces mêmes régiments avait fait mettre cinq cavaliers en arrestation à Tullins, près de Lyon, pour un acte, trop commun alors, d’indiscipline. Ce qu'on appelait le peuple délivre les cavaliers et pend le lieutenant-colonel qui les conduisait. La nouvelle de cet assassinat provoque l’émulation du peuple de Lyon, qui se transporte à la prison, massacre sept officiers sur huit, malgré la résistance la plus courageuse des officiers municipaux de Lyon. Puis il tue trois prêtres incarcérés. Et il allait continuer l'opération, quand la Garde nationale, le maire en tête, survint. Ces baïonnettes rétablirent l’ordre (9 septembre).

De Valenciennes, le 10 septembre, lettre lue à l'Assemblée par Prouveur. « La levée du camp de Mauldes et ses suites ont occasionné de la fermentation dans presque tous les esprits. Elle était extrême hier à Valenciennes et la vengeance du peuple à éclaté d’une manière effrayante; mais aussi cet exemple est bien propre à contenir les ennemis de la liberté et de l'égalité » — propre aussi à multiplier les ennemis de cette liberté-là. — « L’aristocratie et les menées de Dutordoir, maître de la poste-aux-chevaux de Saint-Amand, étaient avérées (?). Des sujets de plainte de la conduite atroce du fils Dutordoir, envers ses concitoyens, étaient légitimes (?). Il se trouvait ici hier matin. Il est reconnu par le peuple, par le bataillon du Calvados principalement, qui a été obligé de se retirer de Saint-Amand. Il est arrêté et traîné au corps-degarde de la place du Peuple : on demande à grands cris sa tête. On veut le conduire sous la sauvegarde de la municipalité. Il reçoit un coup de sabre qui cependant ne l'empêche pas de monter à l'hôtel commun; le peuple s’obstine à demander sa tête; le maire et les officiers municipaux font tous leurs efforts pour le mettre sous l'égide de la loi, mais