La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 3

blée a prises, dans des séances où le personnel est toujours changeant ?

A prendre le mot caractère dans son sens rigoureux, il faut évidemment répondre non; mais cependant, si l’on aperçoit clairement dans ce milieu des conceptions, sinon unanimes, au moins générales, et si les résolutions prises vont dans une direction très perceptible, tendent à un but qu'on peut préciser, il faudra bien admettre qu'il se dégage de ces 288 personnes une espèce de personnalité, et en quelque mesure un caractère, lequel apparaît sympathique ou non, estimable ou non, aux gens qui l’observent et qui le jugent.

Nous allons tenter de dégager le caractère approximatif de cette collectivité : la Commune de Paris en 1792. Nous comprendrons mieux l'impression que la Commune a dû faire sur cette autre collectivité, l’Assemblée législative.

Nous n'avons plus aujourd’hui l'original des procès-verbaux des séances du Conseil général de la Commune; il a péri en: 1871. Nous en avons une copie incomplète, assez fidèle, ce semble d’ailleurs, laquelle a été publiée par M. Tourneux, plus des fragments pris sur l'original, avant sa destruction par Berville, Buchez, Ternaux et Michelet. Nous y trouverons déjà de quoi nous faire une idée assez exacte de la conduite de la Commune à l'égard de ses administrés, et à l'égard de l’Assemblée législative (entre les dates du 40 août et du 20 septembre).

Au reste, comme la Commune envoie à chaque instant des députations à la Législative, nous n’aurons qu’à entrer dans cette assemblée (par le moyen du Journal des Débats, du Moniteur et des Archives parlementaires) et à y écouter ce qui se dit entre les deux parties, pour nous faire une opinion ferme et suffisamment fondée, je crois.