La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 151

Billaud). Vous voyez que Billaud présente déjà le type des futurs représentants, commissaires aux armées.

Après cela une énumération de choses à faire d'urgence. A qui s'adressent ces conseils, presque ces injonctions? A la Commune, à l’Assemblée, au Pouvoir exécutif? On ne sait.

« Voilà quelle est la situation actuelle de Châlons. Mais déjà l'impulsion est donnée, et demain, le camp, qui n'existait pas hier, sera formé, n’en doutez pas; les hommes du 10 août sont là! C’est vous dire que l’ennemi, qui menacçait cette ville, n’est plus à craindre... Ainsi, soyez tranquilles, secondez nos efforts, et puissent les despotes de l'Europe entière conjurée se réunir à nos ennemis (actuels) pour rendre notre victoire plus complète et plus décisive, car, puisque nous sommes en train, il ne nous en coûterait pas davantage. » — Assurément, avec la langue!

Quel homme compétent que ce Billaud, qui a appris à faire la guerre comme avocat au parlement de Paris! Et quel démocrate que cet homme qui n’hésite pas à casser les mauvais magistrats élus par le peuple! Plus démocrate que le peuple en personne, de même que jadis il y avait des gens plus royalistes que le roi!

1L septembre. — « Deux gendarmes sont amenés à la Conciergerie. On les accuse d’avoir emporté la caisse de leur régiment. Le peuple voulait forcer les portes de la prison pour lyncher les accusés; mais à la voix du citoyen Duffort, membre de la Commune, le peuple a bien voulu suspendre l'exécution de sa justice jusqu’à aujourd’hui. » — Ainsi parle devant l’Assemblée législative le citoyen Duffort. Les membres du tribunal criminel du 17 août arrivent peu après et racontent à leur tour l'événement. A cette occasion, ils rappellent les massacres de septembre dans les termes que voici : Les tribunaux étaient désorganisés. « Les prisons étaient encombrées d'une foule immense de conspirateurs et de conjurés; elles ne présentaient au peuple écrasé que des