La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

150 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

séance des gens qu’elle a graciés, quoique mêlés à un assassinat. et à l'assassinat d’un magistrat accomplissant son devoir; et on lui rappelle tout de suite après d'autres assassinats; c’est insinuer qu’elle devra encore gracier ceux-ci, si elle est logique.

10 septembre. — Des commissaires de la Commune de Paris viennent lire à l’Assemblée une lettre de BillaudVarenne, commissaire de la Commune aux armées (lettre datée du 9 septembre) :

« Si l'Assemblée nationale et le pouvoir exécutif savent donner tous les ordres nécessaires, vous aurez la victoire la plus complète. (La lettre est datée de Châlons.) Courage, mes chers collègues. Brunswick doit trembler, car les Parisiens (il ne dit pas les Français) ne sont plus qu’à dix heures de ses retranchements. » Avec cette courte lettre, il y à un bulletin des commissaires de la Commune (Billaud et Brochet). Dans ce bulletin, Billaud-Brochet raconte une foule de choses. Il a vu en route des volontaires dontiln’a pas compris la marche. Arrivé à Châlons, il a tout de suite consulté le maréchal Luckner, qui ne lui a fait qu'une réponse insignifiante. IL à appris au maréchal qu’il ne devait pas être formé de camp à Meaux. Il lui a demandé où en était le camp de Châlons, et sur sa réponse que rien n’était commencé, il à requis le maréchal de donner les ordres nécessaires, Ce que le maréchal a fait aussitôt. De là il s'est rendu à la Municipalité, où tous les citoyens étaient réunis. Il n’a trouvé là « aucune de ces mesures vigoureuses propres à électriser le peuple », c'est pourquoi Billaud-Brochet se propose de faire faire une proclamation solennelle « pour amener enfin le moment du réveil ». Il fera renouveler la suspension du Directoire du département, déjà prononcée par le Conseil exécutif. Il est tout à fait résolu en plus à casser pareillement la Municipalité, s’il n’obtient pas la certitude « que la majorité soit dans les principes de la Révolution » (qui sont ceux de