La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

15% LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

qu’elle n'est pas requise et n’a point d'ordres. Si, lorsque le vol se commet en plein jour et avec violence, il est besoin que la force publique, qui en est témoin, soit requise pour s'y opposer, je la regarde comme une ressource inutile et dérisoire. » — Parfaitement juste. — « Je vous prie, monsieur, d'employer sans délai tous les moyens qui sont en votre puissance... pour faire respecter les personnes et les propriétés. Ces nouvelles scènes ne peuvent être l'ouvrage du peuple; il s’est montré trop loyal en toutes circonstances pour qu'on puisse les lui imputer. »

L'Assemblée décrète : « Le maire de Paris nous rendra compte sur-le-champ et par écrit des mesures qu'il a prises pour empêcher ces brigandages ».

Quelques heures après, lettre du maire, Pétion, en réponse au décret de l’Assemblée : « Au moment où j'allais vous annoncer que Paris était tranquille, on est venu me dire que des inconvénients se faisaient sentir ». Cet aveu d’ignorance, fait sur un ton de bonhomie, est amusant. — « Des bandits répandus dans différents quartiers, etc. » (Pétion répète simplement ce que contenait la lettre à lui adressée par Roland.) « J'ai donné les ordres les plus positifs pour qu’on arrête les perturbateurs. M. le Commandant général... avait devancé mes ordres. » — Pas de beaucoup, à en juger par les faits étonnants dont Paris est le théâtre. — « Des personnes que j'ai mises en marche... n'ont rien vu de semblable (aux faits dénoncés par le ministre); je me plais à’ croire qu'ils ont été rares et qu’ils seront sévèrement réprimés. » Pétion se plaît à hasarder un doute sournois sur les inconvénients qu'on lui a appris, et il finit par nous apprendre un autre désordre : « Des malentendus ont fait arrêter des chevaux et des voitures destinés à conduire des effets de campement ». — Pétion joue encore à cette époque, entre la Commune et le sévère Alceste qu'est Roland, le rôle d'un Philinte quelque peu comique.

Vergniaud, au nom de la Commission extraordinaire, vient